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Chapitre 1 - Escapade sous une étoile

Chapitre 1 - Escapade sous une étoile

Dans la région de CœurBois, au cœur du village de Bordcolline et tout à côté d’une belle maison en granite, il y avait une cabane en bois. Derrière la petite porte vitrée se trouvait l’atelier d’Athor. Ce jeune homme n’était pas un adolescent tout à fait comme vous et moi. C’était un mibois. En cela, il n’était pas particulièrement grand -un mètre soixante huit-, bien que cette taille fût tout à fait normale pour un mibois, ni particulièrement musclé ce qui là encore, au sein de son peuple, ne saurait paraître anormal. Comme ses semblables, il avait les yeux vairons mais c’était justement leur couleur qui le distinguait des autres mibois. Son œil gauche de couleur vert émeraude n’avait rien de particulier tandis que le droit, d’un bleu profond, était largement irisé de vert.

Athor était un jeune mibois particulièrement tranquille. Il passait de nombreuses heures dans son chalet où il fabriquait des dizaines d’objets tous plus insolites les uns que les autres. Un grand nombre semblaient inutiles : que dire d’une scie à manivelle, que penser d’un chapeau range-objet ou bien encore d’un compteur de pas ? Cela n’avait pas d’importance pour Athor qui prenait beaucoup de plaisir à les concevoir. Au grand dam de ses parents, cette passion occupait une grande partie de son temps.

Au mur de son antre, il avait dessiné de nombreuses cartes de sa région. C’était une contrée paisible avec son lac, ses collines et ses trois villages. D’après les représentations d’Athor, il apparaissait que la contrée de CœurBois était limitée de toute part par une immense forêt impénétrable appelée la ceinture verte. Personne ne pouvait décrire ce qui se trouvait derrière cette barrière naturelle. Personne, à CœurBois en tout cas, car personne ne l’avait jamais traversée ni pour sortir de la région, ni d’ailleurs pour y entrer. Certains avaient déjà essayé à de nombreuses reprises, mais cela se soldait toujours par des échecs. Les habitants se plaisaient à croire que par-delà l’immensité verte, il n’y avait rien et que le monde se limitait à leurs maisons et à leurs champs.

Athor semblait, quant à lui, convaincu du contraire. Il pensait qu’au-delà de la forêt s’étendait un monde bien plus vaste. Cependant, bien qu’il fût très intrigué par le monde extérieur, notre mibois n’avait jamais eu l’idée saugrenue de traverser l’effrayante sylve. Lorsqu’il évoquait ce monde extérieur à son entourage, notamment à ses parents, ceux-ci répétaient :

  • Tu n’as que trop d’imagination mon garçon, cela finira par te créer des problèmes. Cette forêt est maudite. Il ne faut jamais que tu essaies de la traverser.

Le soir venu, il observait les étoiles à travers un objet de son invention, la focaliseuse. Ce tube de cuivre regroupait plusieurs lentilles convergentes de tailles différentes, ce qui lui permettait de regarder les objets stellaires avec plus de précision (note : Actuellement, cet objet porte le nom de lunette astronomique). Il aimait tant se perdre, rêveur, dans cette immensité de formes merveilleuses qui le poussaient encore plus à croire que la forêt de bordure ne limitait pas le monde. Parfois, il apercevait, toujours avec la même béatitude, le fil doré d’une étoile filante.

Tous les matins, le père d’Athor, très occupé par les affaires du village, partait tôt, laissant le jeune homme prendre son petit déjeuner seul avec sa mère. Ensemble, ils discutaient de choses diverses. La grande table de la salle à manger était toujours très fournie en nourritures diverses : pain frais, bacon, beurre, confiture, miel, lait…

Ce matin-là, une silhouette élancée et excitée comme une puce vint tambouriner à la porte. Athor sourit et s’empressa de bondir de sa chaise pour se jeter sur la poignée. Il avait reconnu la silhouette et cette façon énergique de frapper :

  • Tim ! cria-t-il en ouvrant, cela fait au moins une semaine que je ne t’ai pas vu !

Athor serra la main du jeune homme aux yeux vairons. Il était légèrement plus grand que lui, mais bien plus musclé. Il avait des cheveux courts bouclés, blonds vénitiens coiffés en bataille. Son visage allongé et anguleux se terminait par un menton volontaire qui n’avait pourtant rien de proéminent. Blouson de cuir sombre et chemise blanche négligemment entrouverte, l’invité aurait eu un parfait style d’aventurier si son pantalon ne lui avait pas été pas trop grand. Dernier d’une longue fratrie de bons gaillards, Tim, même s’il était grand et costaud, n’arrivait pas à la cheville de ses frères dont il récupérait toujours les vieux habits.

D’un geste vif et brusque et avec une expression très solennelle, il saisit le bras d’un Athor étonné et le tira hors de la maison. Il chuchota d’un air suspect :

  • Tu as toujours ton truc pour regarder loin ? Ton tuyau jaune ?

  • Oui, bien sûr, ma focaliseuse, répondit Athor tout étourdi. Pourquoi cette question étrange ?

  • Et cette focassonneuse, elle marche ? relança Tim.

Sans attendre la réponse de son interlocuteur, il ajouta :

  • Comme la plupart de tes objets ne fonctionnent jamais…

  • Mais si, elle marche… s’agaça Athor qui reprit avec conviction : Oh ! Mais presque tous mes objets sont en état de fonctionner !

  • Euh, oui, c’est évident, répondit le grand blond en levant les yeux au ciel pour souligner l’ironie. Tu crois toujours qu’il y a des choses au-delà de la forêt, n’est-ce pas ? Je pense avoir trouvé quelque chose qui pourrait t’intéresser. Il faut que tu me suives tout de suite.

Athor lui jeta un regard d’étonnement, mais sans dire un mot, il approuva son ami d’un signe de tête.

  • Prends ta fosse-à-liseur et de bonnes chaussures puis viens avec moi, ordonna Tim en remontant son pantalon.

Athor retourna dans la maison et enfila un pantalon en toile noire et une chemise bleue délavée. Avant de sortir, il coiffa ses cheveux hirsutes d’un geste désinvolte. Tout en sortant de la maison, il sautilla dans l’allée de dalles en granite clair. Il finit d’enfiler ses chaussures de marche en cuir épais et s’élança d’un pas décidé.

Quelques mètres plus loin, Athor s’en retourna. Après des mouvements très déséquilibrés, il entra dans son atelier pour y récupérer son télescope. En sortant, il ne prit pas le temps de refermer la porte derrière lui tandis que sa mère à la fenêtre demeurait stupéfaite par tant de précipitation. D’un signe de la main, Athor la salua sans même se retourner.

Même s’il n’avait pas saisi un traitre mot de ce que lui avait dit son ami, il savait que toutes les escapades avec lui en valaient la peine. En pressant le pas, il le rattrapa.

Tim ne semblait pas vouloir décrocher un mot de plus. Il marchait à vive allure dans les allées de Bordcolline. Ils passèrent devant une jolie petite maison de pierres carrées portant l’écriteau « Mairie » tracé à la main en belle écriture calligraphiée. En longeant la longue barrière de bois d’une grande propriété, Athor tendit la main afin de chaparder une appétissante poire qui pendait d’un majestueux arbre verdoyant. Un coup de canne stoppa son geste. Le gros Morgon, propriétaire du potager, veillait sur ses fruits. Des dizaines de plantes fleurissaient l’allée du village offrant, en cette époque, de magnifiques teintes de rouge, rose, vert, bleu et bien d’autres couleurs bucoliques.

Bientôt, les deux compères dépassèrent la dernière maison et d’un geste furtif du menton, Tim indiqua la plus haute des trois collines qui surplombaient le village de Bordcolline. Cette petite montagne, la plus éloignée, portait le nom de Siffleroche.

En se dirigeant vers elle, ils traversèrent de magnifiques champs dont les épis de blé se prélassaient au soleil. Une odeur d’herbe fraichement coupée remontait des plaines dont les gouttes de rosée pétillaient dans le lointain. Peu à peu, la fraicheur du matin s’estompa. La chaleur obligea Tim à quitter son blouson de cuir. Après deux bonnes heures de marche rapide, ils arrivèrent au pied de la colline. Devant eux s’ouvrait un sentier dont la pente raide serpentait sur le flanc ouest. Il était bien tracé, mais extrêmement chaotique et parsemé d’une quantité incalculable de cailloux de toutes tailles.

Tandis que le chemin semblait devenir de plus en plus raide, Athor commença sérieusement à sentir sa gorge se serrer. Il avait de plus en plus de mal à reprendre son souffle et suivre son ami devenait un calvaire.

  • Tim, j’ai mal aux jambes, et en plus le sommet est encore loin, j’en peux plus ! suffoqua-t-il dans un long râle sifflant.

La route devenait interminable.

  • En haut, tu me diras merci ! hurla Tim qui avait pris de l’avance. Ça ne sert à rien que tu fabriques tous tes machins bizarres si c’est pour regarder les filles se baigner dans le lac à longueur de temps, plaisanta-t-il d’une voix claire qui ne semblait pas souffrir de la difficulté du dénivelé.

Athor grimaça. De grosses gouttes de sueur coulaient le long de son visage rougi. Il s’accrochait à toutes les branches qui se présentaient et il progressait lentement en se tirant, se hissant, s’agrippant.

Alors qu’il l’attendait à l’ombre d’un magnifique chêne en fleur, le jeune homme aux cheveux en bataille héla son camarade :

  • Hier, quand je suis venu, je suis sûr d’avoir vu un truc briller par-delà la forêt. Malheureusement, c’était trop loin donc je ne le voyais pas très bien. Toi qui dis toujours qu’il y a quelque chose après la forêt, c’est peut-être un début de réponse.

  • Oui, mais ce n’est pas une raison pour courir. Ça grimpe à pic ici, marmonna le retardataire en baissant la tête.

  • J’ai entendu mon vieux.

  • Oui, c’était le but !

Crier l’épuisait et le poids de la focaliseuse avec son trépied devenait insoutenable. De l’index, Tim indiqua, au loin, un dolmen au sommet de la colline. Athor comprit que c’était leur destination.

Le sentier qui parcourait la butte avait disparu depuis longtemps. Quelques pierres, disposées en ligne, rappelaient tout de même que jadis une voie était tracée ici. La végétation semblait avoir repris le dessus à cet endroit, mais sur le sentier, cette dernière avait récemment été mise à mal, probablement par le passage de Tim, le jour précédent. À l’approche du sommet, le vent soufflait et s’insinuait de manière friponne sous les vêtements de nos deux mibois. Après tant de souffrance, le dolmen était là, devant eux. Lorsque qu’il atteignit son but, Athor lâcha un long soupir :

  • Enfin ! gémit-il. Je suis exténué.

  • On y est Athor, on y est, s’excita Tim. Montons sur ces cailloux pour prendre de la hauteur.

  • C’est sûr ! Après deux heures de montée, nous n’avons pas pris assez de hauteur, grogna Athor.

Tim se hissa sans difficulté en haut du promontoire. Athor, plus petit, ne parvenait pas à escalader la roche. Tim le saisit par les bras et l’aida sans peine. Il remonta son pantalon. Sans que son camarade n’ait eu le temps de reprendre son souffle, il indiqua le nord-est de son index osseux :

  • Sors ton engin, Athor, c’était par là.

Athor s’affaira pour assembler sa focaliseuse. Il accrocha des morceaux de cuivre tout en plaçant entre eux différentes lentilles. Lorsque l’assemblage fut fini, il posa sa lunette sur un trépied et commença à scruter au loin. Il balaya l’horizon de gauche à droite et de haut en bas.

  • Forêt… Forêt… Forêt, à perte de vue… ah !

Tim se retourna en trépignant :

  • Quoi ? s’impatienta-t-il.

  • Des arbres ! plaisanta Athor tout en déplaçant encore son tube de quelques centimètres vers l’est.

La forêt entourait toute la région. Même du haut de ce sommet, on ne voyait qu’une mer verte à perte de vue.

Après quelques minutes, Tim commençait à tapoter des pieds en signe d’impatience.

  • Je peux voir ? S’il te plait, laisse-moi voir.

Athor recula. Tim se précipita et posa son œil sur le cuivre chaud. Il retourna brusquement la lunette en direction du village qui se trouvait sur le contrefort ouest de la colline voisine. Il sourit alors et se retourna vers Athor.

  • Tu crois qu’on peut voir Emmy se changer ? questionna-t-il d’un ton sérieux.

Athor leva les yeux au ciel. Il émit un gémissement et expliqua à Tim que ce n’était sûrement pas comme ça qu’ils trouveraient ce qu’ils étaient, dans la douleur, venus chercher.

Tim remit l’œil sur la lunette en s'amusant. Il réorienta l’appareil vers le nord-est.

  • C’est forcément quelque part, je n’ai pas rêvé.

Il semblait très soucieux de prouver ses dires et fronçait de plus en plus les sourcils. Athor se contentait de placer ses mains sur son front pour scruter l’horizon en quête de quelque chose d’anormal.

Le garçon aux cheveux bruns ouvrit le sac de son ami pour en tirer une pomme d’un rouge très attirant. Tim avait réussi à la chaparder lorsque son camarade goûtait à la raideur de la canne de Morgon. Il s’assit sur le rebord de la pierre et empoigna sa jolie dague pour couper le fruit. La pomme était juteuse et sucrée. De son côté, Tim continuait son observation…

  • Eh, ne t’endors pas. Tu m’as promis, râla Tim.

Le grand mibois venait de remarquer qu’Athor commençait à chanceler. Lorsqu’il releva la tête, ce dernier aperçut enfin à l’horizon la petite lueur dont avait parlé Tim. Il se leva brusquement et poussa son ami d’un geste brusque afin de prendre sa place.

  • Quoi, quoi, tu l’as vue ? La petite lumière ? Tu l’as vue ? Je n’ai pas menti. Je ne suis pas un menteur ! s’excita Tim avec soulagement.

Athor demeura sceptique.

  • Oui, oui, je l’ai vue. Mais c’est peut-être juste une étoile, tempéra-t-il.

Le jeune homme pointa la lunette vers le point d’apparition de la lueur et patienta quelques instants. La lumière reparut : là, pile au milieu du viseur. Une brillante ligne lumineuse bleutée se dessinait à l’horizon. Impossible de dire de quoi il s’agissait, mais en tout cas ce n’était pas une étoile.

  • C’est étrange, on dirait une sorte de pointe. Regarde toi aussi.

Tim se plaça devant le tube en prenant soin de ne pas le déplacer. Il s’extasia au moment où la flèche fit son apparition. Athor, plongé dans ses pensées, fixait l’horizon avec étonnement. De nombreuses questions défilaient dans sa tête.

En redescendant la colline, Tim ne cessait de parler, il racontait comment il avait vu la chose pour la première fois. Il expliquait qu’ils n’étaient que deux à l’avoir déjà vue et qu’il allait faire monter tout le village en haut de la colline. Il proposa de un nom pour cette découverte. Étrangement, le mot Tim composait chacun d’eux : Tim-La-belle, Tim-artifice, Tim-étoile, BlancheTim…

La descente fut beaucoup plus rapide que la montée, car les deux amis galopaient dans les bruyères entre les rochers et les sorbiers. Plus d’une fois, au cours de la descente, Athor manqua de trébucher.

Le soleil entamait sa longue et inexorable descente vers les plaines colorées par les cultures d’arbres fruitiers. C’était une belle soirée, douce et parfumée.

Tandis qu’ils marchaient dans la grande rue de Bordcolline tout en discutant de ce qu’ils avaient vu, ils passèrent devant la petite route caillouteuse qui menait vers la chaumière la plus ancienne de la ville, une maisonnette aux allures mystiques. Athor eut l’air soudain inquiet et il tira Tim par le bras.

  • Mince, s’inquiéta-t-il. J’avais promis à mon arrière-grand-père de passer m’occuper de son potager et de son tas de bois.

Il tourna la tête vers le ciel et ajouta :

  • Il est un peu tard. Je pense qu’il doit dormir maintenant. J'y passerai demain matin.

Tim, qui remontait son pantalon pour la énième fois de la journée, attrapa Athor par l’épaule et s’exprima d’une voix sifflante :

  • Oui, il est tard, tu ne vas pas aller voir ce vieux fou à cette heure-ci. Demain, je viendrai avec toi et je t’aiderai pour rentrer le bois. En attendant, je te propose un bon petit repas chaud chez moi : un ragoût de lapin que j’ai préparé hier.

La maison de Tim se trouvait à l’ouest du village à quelques pas de celle d’Athor. Tim, légèrement plus âgé que son ami, vivait seul dans un chalet de bois qu’il avait construit avec l’aide de ses frères au cours de l’année de ses vingt ans. C’était une tradition dans sa famille. Quand il ne ramenait pas de conquêtes féminines, Tim vivait seul. Son chalet était, d’extérieur, très petit et posé sur un terrain très vaste parsemé de quelques chênes. Cela donnait l’impression d’observer une taupinière dans une prairie. Autour de la maison, dans l’herbe, de nombreuses ouvertures vitrées ponctuaient la prairie. Celles-ci étaient entourées de barrières de bois qui ne dépassaient pas la hauteur des genoux.

Tim débloqua d’un geste de l’épaule la porte de sa maison qui glissait difficilement sur ses gonds.

  • Satanée porte qui bloque et bois qui gonfle ! Il faut vraiment que je rabote ça ! Moort, le plus grand des frères de Tim, veut toujours faire les portes, mais il ne sait pas faire les portes. Alors pourquoi diable faut-il toujours qu’il fasse les portes ? Elles ne coulissent jamais correctement ses portes. Il n’y en a pas une qui s’ouvre sans forcer… Pas une seule. C’est tout de même une maladie ! grogna-t-il pendant qu’Athor, habitué à entendre ses râles, pouffait de rire dans son dos.

Ils passèrent le pas et d’un revers de pied sec, le propriétaire frappa la porte qui, dans un claquement assourdissant, se referma. Dans l’âtre, un gros chaudron attendait au-dessus du foyer où ne gisaient plus que quelques cendres froides. Tim s’affaira pour allumer un feu. La pièce semblait froide, car peu de meubles la décoraient. Cependant, de larges fenêtres offraient une grande luminosité. On voyait au fond de la pièce un petit escalier de pierre qui descendait au sous-sol.

Tim avait creusé de nombreuses galeries qui disposaient très régulièrement de puits de lumière grâce à de petites ouvertures vitrées dans le plafond. Une belle structure en bois arquée soutenait le plafond. Un ingénieux système de tubes en cuivre, conçu par Athor, apportait une ventilation régulière et constante aux parties inférieures de l’habitation. Les couloirs desservaient de nombreuses pièces, dont une chambre, un garde-manger et certaines alcôves totalement vides. Malgré cela, Tim continuait à creuser le sol, car au fond du couloir, on apercevait une pioche, un seau et les traces d’un chantier récent.

La cheminée scintillait désormais et les deux jeunes hommes continuaient à chercher une explication à la lueur. La discussion devint plus frivole lorsque Tim commença à raconter ses conquêtes amoureuses près du lac et les nombreuses cavalcades pour échapper aux parents des filles qu’il courtisait.

La nuit avançait et ils mangèrent sous la lumière chevrotante d’une petite lampe qui pendait au-dessus de la table. Le ragoût de l’hôte sentait bon les herbes et le vin cuit. La viande s’effilochait sur la langue. Épuisé d’avoir trop mangé, Athor rentra dans le calme des rues du village et la tiédeur de la nuit. Arrivé chez lui, il ne tarda pas à se coucher, mais cette nuit-là, il ne trouva pas le sommeil. La lueur de Tim occupait une place trop grande dans son esprit.

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